Le financement participatif a du mal à percer en Italie

Autorisé par les autorités depuis 2012, le crowdfunding a financé près de 100.000 projets en Italie en 4 ans. Pour information, l’Italie a été le premier pays d’Europe à autoriser ce nouveau type de financement de l’économie. Bien que la progression et la croissance soit notable, les volumes financiers qui transitent sur les plateformes de financement participatif restent encore trop faibles pour véritablement parler d’un succès.

crowdfunding

Une étude très précise a été réalisée par l’Université Catholique du Sacré Coeur de Milan sur le succès (ou pas) du crowdfunding chez nos voisins italiens. Il y aurait, à l’heure actuelle, 69 sites de crowdfunding actifs, et 13 seraient actuellement en construction, selon les données regroupées par arretezlabombe.fr. Cet état est assez semblable à celui qu’on retrouve en France, mais le volume des transactions en valeur demeure malgré tout très négligeable comparé au financement via les institutions bancaires. Pour cause, ce sont seulement 57 millions d’euros qui ont été levés sur ces plateformes en 2015. Certes, les chiffres sont faibles, mais la croissance, elle, est véritable. En effet, entre 2014 et 2015, le montant aurait augmenté de 85% d’après le récent article des Echos. Comparé aux flux liés au crowdfunding dans le monde (35 milliards de dollars), le montant reste malgré tout très faible.

96% des italiens ne savent pas trop décrire le crowdfunding

Quelles sont les raisons de ce faible succès ? Tout d’abord, L’Université met en avant le fait qu’une faible partie de la population a accès à internet en Italie. En effet, seulement 58% de la population serait connectée alors que ce chiffre est de 75% eu Europe. L’Italie accuse donc un réel retard à ce niveau là. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, ce n’est en rien le risque associé à ce type de financement qui découragerait les Italiens à investir. En effet, les rendements espérés les satisfont largement. La raison aux faibles montants transitants sur ces plateformes est donc véritablement liée au manque d’accès à internet. D’après le cabinet Lorient Consulting, seulement 4% des italiens seraient familiers avec le concept de financement participatif.

Kickstarter, arrivée sur le marché en 2015, n’a, étonnamment, pas réussi à devenir leader sur le marché italien. En effet, un site local, Eppela, fondé en 2011, a pris la tête de ce dernier en affichant 12 millions d’euros levés. Celui ci se démarque légèrement de la concurrence puisque son principe repose sur le «don contre don». Ce type de crowdfunding n’est encore que très peu présent dans les autres pays européens. La société italienne a même annoncé une future levée de fonds de 20 à 30 millions d’euros dans le but de s’attaquer à d’autres marchés comme la France, l’Allemagne ou l’Espagne. On retrouve déjà cette envie de conquête des marchés internationaux chez Lendix, la plateforme de crowdfunding française, qui a levé 12 millions d’euros afin de conquérir l’Italie et L’Espagne.